- Hé ! M’sieu t’as pas cent balles, m’dame ! Une ptite pièce un ptit sou.
Si c’est pas malheureux de voir çà ! Voilà une demi-heure que j’étais assis à la terrasse d’un café et que je regardais ce pauvre type faire la manche.
- M’sieu t’as pas ?
C’était jour de marché, les gens allaient et venaient les bras chargés . Ah ! Fallait les voir les gens, la grimace qu’ils faisaient à la vue du malheureux. C’est vrai qu’il était pas engageant avec ses cheveux collés, ses vêtements crasseux et cette main maigre et tremblante qu’il agitait sous leurs nez
- M’dame un ptit sou ?
Y en a pourtant un qui c’est arrêté, un vieil homme à barbe blanche.
- Eh ! T’as pas cent balles ?
- Cent balles, grand Dieu ! Mais pourquoi faire?
- Pour boire un coup tiens ! Un ptit coup, pour oublier que je suis à la rue, que je suis seul, que j’ai froid.
L' homme lui tendit une corde au bout de laquelle était attaché un vieux chien.
Cent balles j’ai pas, mais prends celui-ci, je l’ai trouvé dans la rue, comme toi il était seul, comme toi il avait froid, peut-être qu’avec lui tu sera moins seul, peut-être même que t’auras moins froid.
Le vieil homme s’en est allé et moi en regardant le pauvre type et son chien serré l’un contre l’autre, je me suis mis à croire au père Noël .
Msieu ! t’as pas cent balles c’est pour moi et mon chien.
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